mercredi 29 mars 2023

Les premiers manchots empereurs arrivent...!

 Le départ de la dernière rotation du bateau l'Astrolabe, le 26 février dernier, marque l'entrée dans la phase hivernage de la mission TA73. De 80 personnes durant la campagne d'été, l'effectif de la base passe à 23 pour l'hivernage.

 Le mois de mars marque l'arrivée des premiers manchots empereurs. Essentiellement les mâles dans un premier temps, puis arriveront les femelles dans un mois environ. Ils arrivent généralement par petits groupes en file indienne !






et pendant ce temps là... quelques phoques de Weddell se reposent ou se prélassent sur une banquise encore trop fragile pour l'homo sapiens que nous sommes...




lundi 27 mars 2023

Un ballon à quoi ça sert ?

Tous les jours, sans exception, nous lançons un ballon aux alentours de 23h UTC, soit 9h heure de la base Dumont-d'Urville ou minuit heure de Paris, et que l'on appelle également un "radiosondage".

Le ballon est gonflé avec de l'hélium, auquel on attache un dérouleur de ficelle (30m environ), à laquelle est attachée une sonde équipée de capteurs.
Le ballon est gonflé de telle manière que l'ensemble, ballon-ficelle-sonde, bénéficie d'une vitesse ascensionnelle d'environ 5 m/s.
La sonde est équipée de capteurs météorologiques, d'une puce GPS pour connaître son positionnement et d'un émetteur radio.

Lors de l'ascension, la sonde mesure toutes les secondes, la température, l'humidité, la direction et force du vent et la pression atmosphérique.
Les données sont transmises par onde radio à un ordinateur et permet d'obtenir un "profil vertical de l'atmosphère" pour chacun des paramètres mesurés.


L'ascension dure en moyenne 1h30' et le ballon atteint une altitude voisine de 28 km pour une distance horizontale parcourue comprise généralement entre 100 et 200 km.

Alors pourquoi faire toutes ses mesures quotidiennement ?

En météorologie, pour faire la prévision du temps qu'il va faire dans les prochaines heures et prochains jours, on utilise des "modèles de prévisions numériques".

Ces modèles sont des énormes programmes ou algorithmes informatiques avec des résolutions d'équations très complexes. Ces algorithmes s'exécutent sur les ordinateurs parmi les plus rapides et plus puissants du monde, 20 Pétaflops environ. (1 Pétaflops = un million de milliards d'opérations par seconde) Ces programmes tournent pendant plusieurs heures avant de donner des résultats !

Et pour prévoir le temps à un instant t on a besoin de connaître les conditions atmosphériques à l'instant initial, l'instant de départ t0 (t zéro). Le modèle a besoin de données d'entrées à l'instant t0 pour effectuer ses calculs.

Les données des radiosondages, comme celui effectué quotidiennement en Terre Adélie, permettent d'alimenter les modèles de prévisions numériques à l'instant t0 !

Ces données d'observation en altitude sont le point de départ de la prévision météorologique.



lundi 6 mars 2023

Intrigant ballon...

Bonjour Laurent, nous avons de nouvelles questions concernant le ballon.

À quoi sert ce ballon ? Et jusqu’où va-t-il ?

Merci !

À bientôt !

mercredi 8 février 2023

A nouveau l'Astrolabe est venu nous rendre visite !


Bonjour,

Avant dernière et quatrième rotation (R3) du bateau rouge qui est arrivé sur l'île des Pétrels le 2 février dernier. Et après seulement 6 jours, l'Astrolabe est reparti sur Hobart en ce début d'après-midi.
On devrait le revoir dans 2 semaines, pour une dernière rotation, ultra courte de 3 jours, qui marquera le début de l'hivernage de la TA73.

Venons-en aux questions...

Deux espèces de manchots se reproduisent en Terre Adélie, l'Adélie (Pygoscelis adeliae) et l'Empereur (Aptenodytes forsteri). Le premier est plutôt petit (60/70cm) et hargneux, le second plutôt grand (100/120cm) et calme !

L'Adélie est actuellement en fin de cycle reproductif. Les bébés Adélies (souvent deux bébés par couple) terminent leur mue et devraient incessamment quitter l'île pour prendre la mer... enfin l'océan et se débrouiller seuls ! 

L'Empereur a déjà quitté l'île et n'est plus présent actuellement. Les bébés (appelés "bonbons") se sont jetés à l'eau, tiraillés par la faim, il y a plusieurs semaines déjà.

Toutefois, je vous reparlerai de ces deux espèces, dans quelques semaines pour l'Empereur et quelques mois pour l'Adélie, lors de leur retour pour un nouveau cycle de reproduction. L'Empereur ayant cette incroyable et surprenante faculté de se reproduire en plein hiver austral !

D'autres espèces se reproduisent en Terre Adélie, notamment le Skua Antarctique (une sorte de rapace aux pattes palmées!), le Pétrel de Wilson, le Pétrel des neiges, le Pétrel géant antarctique, le Fulmar antarctique, le Damier du cap...(ceux-là volent !) mais aussi le Phoque de Weddell (lui ne vole pas !!).


Et on peut aussi rencontrer, ou observer, plus ou moins rarement, un Léopard de mer, un Phoque crabier, un Skua sub-antarctique, un manchot Royal, un manchot à Jugulaire, un Pétrel Antarctique...(jamais un canard colvert... trop frileux!!).


Quant aux déplacements à ski... c'est très aléatoire, tout dépend des conditions météo qui sont très variables d'une année sur l'autre. C'est une activité soumise à une multitude de contraintes dont celles liées à la sécurité. Le ski se pratique essentiellement lors de la présence de banquise et contrairement aux apparences celle-ci est rarement très plane... il faut donc des chutes de neige conséquentes. De plus, compte tenu des températures nettement négatives, la neige se transforme rapidement en neige très compacte et dure, puis en glace... pas vraiment top !

A bientôt